Analyse BioMerieux

Acteur mondial dans le domaine du diagnostic in vitro (conception, fabrication et commercialisation) depuis 45 ans, BioMérieux est présent dans plus de 150 pays au travers de 39 filiales et d’un large réseau de distributeurs. Le groupe offre des solutions de diagnostic (réactifs, instruments et logiciels) qui déterminent l’origine d’une maladie ou d’une contamination pour améliorer la santé des patients et assurer la sécurité des consommateurs. En 2007, le chiffre d’affaires de BioMérieux s’est élevé à 1,063 milliard d’euros, dont 84 % ont été réalisés à l’international.
Le chiffre d’affaires par secteur d’application se répartit comme suit : 1/ diagnostic clinique (85,5%) : diagnostic à partir d’un prélèvement biologique de maladies infectieuses (notamment hépatite, VIH, tuberculose, infections respiratoires) et de pathologies (maladies cardio-vasculaires, cancers). Les produits du groupe sont principalement destinés aux laboratoires d’analyses privés, aux laboratoires hospitaliers, aux centres de transfusion et aux médecins; 2/ microbiologie industrielle (14,5%) : contrôle à partir d’un échantillon industriel ou environnemental de la qualité d’aliments, d’éléments naturels (eau, air), de surfaces et de produits pharmaceutiques et cosmétiques.

INFORMATION FINANCIÈRE

BioMérieux a publié un chiffre d’affaires trimestriel de 271,1 millions d’euros, contre 260 millions d’euros au troisième trimestre 2007 soit une hausse de 4,3% et à devises et périmètre constants, la croissance ressort à 6,9%.
Le chiffre d’affaires des neuf premiers mois de l’exercice 2008 s’est établi à 799,3 millions d’euros, en croissance, à devises et périmètre constants, de 7,4 % par rapport à l’année précédente mais les effets de change de -36 millions ramènent à une croissance plus modéré de 2,7%.

Sur les neuf premiers mois de l’exercice, l’évolution de l’activité de chacune des branches s’explique notamment par les éléments suivants (chiffres à devises et périmètre constants).
En Europe, Moyen-Orient, Afrique, zone géographique qui représente 61 % du chiffre d’affaires global, la croissance a atteint 7,2 %. ce qui est proche de la moyenne du groupe. En ce qui concerne l’activité en Amérique du Nord (21 % du chiffre d’affaires global), le chiffre d’affaires a enregistré une croissance très modeste de 3 % sur les neuf premiers mois de 2008 mais ceci est contrebalancé par la bonne croissance de la zone Asie Pacifique (11 % du chiffre d’affaires global) qui a affiché une croissance de 12,5 % et de l’Amérique latine (7 % du CA global), où la croissance s’est établie à 16,4 %.
En effet en Amérique du Nord, la réorganisation complète de la force de vente opérée au cours du premier semestre, associée à l’allongement des décisions d’investissement dû à un environnement économique et social plus difficile, a globalement pesé sur l’activité. Cependant aux États-Unis, grâce à une activité soutenue au cours du mois de septembre, les ventes du troisième trimestre ont augmenté de 5,7 % par rapport au troisième trimestre 2007 et de 8,1 % par rapport au deuxième trimestre 2008.

En ce qui concerne l’évolution de l’activité par application, à devises et périmètre constants, le chiffre d’affaires a augmenté de 6,9 % dans le domaine clinique à 679,6 millions d’euros (85% du chiffre d’affaires) grâce à la bonne dynamique des ventes de réactifs (+8,8 %). Quant aux applications industrielles, elles ont enregistré une croissance de 10,1 %. à 119,7 millions d’euros.

DIVIDENDES

La Société ne peut pas garantir le montant des dividendes qui pourront être versés. Toutefois, il est envisagé de distribuer, à compter de la clôture de l’exercice 2007, un dividende correspondant à environ 30 % du bénéfice net consolidé (part du Groupe), sous réserve de l’analyse, pour chaque exercice, des bénéfices de la Société, de sa situation financière et de tout autre facteur jugé pertinent par le Conseil d’administration.

OBJECTIFS ET PERSPECIVES

Forte de la solidité de son modèle économique et de son implantation internationale, BioMérieux maintient ses objectifs pour 2008. Dans un contexte économique et financier particulièrement difficile, la Société s’appuie sur la récurrence de ses ventes de réactifs et de services. A fin septembre, celles-ci représentent 90 % de son activité et sont en croissance de plus de 9 %.
Compte tenu de la bonne dynamique de l’activité, la Société se fixe pour objectif de réaliser en 2008 une croissance de son chiffre d’affaires, à devises et périmètre constants, comprise entre celle enregistrée en 2007 (7,4 %) et 8,5 % avec la prise en compte des accords de business développement. Cet objectif s’appliquera au chiffre d’affaires 2007 hors effet résiduel des activités cédées ou arrêtées, soit 1 042 millions d’euros.
En 2008, la Société se donne pour objectif une marge opérationnelle courante proche de celle constatée en 2007 (15,7%), malgré la diminution prévue de près de la moitié des redevances reçues de Becton Dickinson, les frais fixes résiduels liés aux activités cédées ou arrêtées et les effets de la hausse des matières premières et de l’énergie. En outre, la Société a décidé d’intensifier les investissements essentiels à sa croissance à long terme et notamment de renforcer ses efforts commerciaux aux Etats-Unis, de poursuivre l’expansion de son réseau international et de mettre en place un ERP global (SAP).

BioMérieux entend capitaliser sur sa maîtrise de différentes technologies complémentaires: 1/ En microbiologie, la Société veut s’affirmer comme le leader incontournable et détenir une part de marché voisine de 40 % à l’horizon 2012. 2/ En biologie moléculaire, la Société entend devenir le leader de l’automatisation pour le diagnostic moléculaire du VIH et des hépatites, ainsi que pour le diagnostic du sepsis et des infections nosocomiales, afin de détenir en 2012 une part de marché d’environ 8 % dans le diagnostic moléculaire infectieux. 3/ En immunoessais, la Société souhaite renforcer son activité dans le Point of Care et étendre son offre de tests à haute valeur médicale. 4/ Dans le domaine du théranostic, BioMérieux entend devenir un partenaire privilégié des sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques.

Pour cela le groupe veut initier une stratégie d’acquisition agressive. Cette stratégie devrait permettre au groupe de générer une croissance des ventes comprise entre 7 et 9% par an entre 2007 et 2012 dont 5-6% lié à l’activité de R&D, 1% lié à l’optimisation du réseau commercial et 1-2% lié aux acquisitions. Le taux de marge opérationnelle devrait progresser de 100 à 150 points de base sur cette période et pourrait être compris, à l’horizon 2012, entre 16 % et 17 %.

ACQUISITIONS ET PARTENARIATS

Biomérieux a annoncé l’acquisition de la société privée américaine PML Microbiologicals pour 29,6 millions de dollars. Sur le marché nord américain, cette société de diagnostic in vitro est spécialisée dans les milieux de culture et les produits de contrôle microbiologique destinés aux applications cliniques et industrielles. Cette sixième acquisition en deux ans renforce la position du groupe en Amérique du Nord dans son coeur de métier, la microbiologie. Stéphane Bancel, Directeur général de BioMérieux a déclaré que « dans le contexte économique actuel, nous nous félicitons d’acquérir une société de réactifs qui dynamisera les ventes récurrentes de BioMérieux ».

Le 11 septembre 2008, BioMérieux a annoncé l’acquisition de la société privée AviaraDx, spécialisée en diagnostic moléculaire des tissus tumoraux à partir de biopsies. Cette société est basée à San Diego, Californie (Etats-Unis). Cette acquisition permet à BioMérieux de renforcer sa position en oncologie et en théranostic ainsi que sa gamme de tests à forte valeur médicale. La société AviaraDx a été acquise pour un montant de 60 millions de dollars.

Le 25 septembre 2008, BioMérieux a annoncé la signature d’un accord de licence et de développement avec la société allemande de biotechnologie ProteoSys concernant le biomarqueur Annexin 3. Cet accord porte sur la mise au point d’un test dans les urines, destiné à la confirmation du diagnostic du cancer de la prostate. Après une première phase de recherche ce test non invasif hautement spécifique et réduisant le nombre de biopsies inutiles qui coûtent cher et sources d’inconfort pour le patient, sera développé sur la plateforme d’immunoessaisVIDAS®.
Pour comprendre l’impact médico-économique de ce ces recherches il faut savoir que le cancer de la prostate est le cancer dont la prévalence est la plus élevée aux États-Unis, le quatrième cancer le plus répandu au monde et selon les statistiques, 1 français sur 8 aura un cancer de la prostate au cours de sa vie. Aux États-Unis, on estime même que 15 % seulement des patients ayant subi une biopsie sont atteints d’un cancer de la prostate. Or, le coût unitaire d’une biopsie excède 1 000 dollars.

RECOMMANDATION

BioMerieux développe un modèle économique très différent de celui de l’industrie pharmaceutique. Ainsi la stratégie de développement de BioMérieux présentée en janvier 2007 s’appuie sur le savoir faire du groupe en matière de diagnostic des maladies infectieuses et sur les besoins croissants de diagnostic dans le cancer ou les maladies cardio-vasculaires.

La forte diversification de son portefeuille produits, son cycle de developpement court (permettant un flux continu de nouveaux produits), la non exposition au risque de générique et le moindre risque de responsabilité des produits in vitro versus in vivo sont autant de points positifs qui la différentie du reste de l’industrie pharmaceutique.
Alors que l’on voit un essoufflement du business model “blockbuster” des sociétés pharmaceutiques et le besoin accru d’adapter sélectivement la prescription au profil de chaque patient BioMerieux s’ouvre vers le Théranostic. BioMérieux bénéficie d’une position de pionnier en microbiologie industrielle et de fortes positions commerciales. De plus ses technologies propres (BOOM (TM) ou NASBA (TM) ) justifient son ambition de compter parmi les acteurs de la biologie moléculaire, segments en forte croissance.
Dans un environnement très concurrentiel où les marges du groupe sont impactées par la hausse du coût des matières premières, du transport et le renforcement des systèmes d’assurance qualité, sa stratégie d’acquisition agressive permettra au groupe d’acquérir des « savoir faire » ou des parts de marchés sur certains segments (applications industrielles par exemple)

Nous conseillons donc l’achat de BioMerieux qui se trouve sur un marché porteur, plein d’avenir, qui a intégré les enjeux complexes du secteur pharmaceutiques et qui a su développer une stratégie novatrice.

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