Analyse Michelin

Actualité propre à l’entreprise:

Vendredi 30 juillet 2010, Michelin a publié ses résultats semestriels, indiquant entre autres ses ventes, sa marge opérationnel et son résultat net du premier semestre. Il en dégage un net progrès de la firme spécialisée dans les pneumatiques.

En effet, le résultat opérationnel avant produits et charges non récurrents a progressé de près de 292% par rapport au premier semestre 2010, pour atteindre les 822 millions d’euros. Enfin, Michelin affiche un résultat net de 504 millions d’euros, un résultat honorable à comparer à une perte de 122 millions d’euros annoncés un an plus tôt. Ces résultats ont largement dépassé les attentes des analystes et finalement la réorganisation coûteuse de Michelin, qui a réduit son effectif de près de 2500 personnes durant l’année 2009 a porté ses fruits.

Les résultats du prochain semestre seront annoncés le 30 septembre 2010.

Environnement :

Le marché du pneumatique est en hausse, malgré la hausse des prix des matières premières. En effet, les aides gouvernementales : (prime à la casse et autres aides financières), ont permis au marché de l’automobile de ressortir peu à peu de la crise, ainsi le nombre de kilomètres parcourus à a progressé en Europe. Le marché du pneumatique pour poids lourd est également en bonne progression, puisque la demande en pneus a progressé de 44%, en raison de la reprise du marché du transport de marchandises. Cependant, le retour de l’austérité approche et les soutiens gouvernementaux ne vont pas tarder à disparaitre complètement.

Cela dit, Michelin sort en tête de cette forte croissance du secteur. Goodyear, Continental AG sont également en croissance, tandis que Pirelli reste dans le rouge. Pour pallier à la hausse des prix des matières premières et en prenant en considération l’explosion de la demande, une stratégie de hausse des prix est abordée. Cependant, sera-t-elle suffisante à l’égard d’une politique de restriction gouvernementale qui pourrait provoquer une baisse de la demande à long terme ? D’autant plus que le bon bénéfice de ce premier semestre est la conséquence d’un coût peu élevé des matières premières accumulées avant l’explosion de leurs prix.

Analyse Financière :

Passant de 75% au premier semestre 2009 à 53% au premier semestre 2010, le ratio d’endettement de Michelin a considérablement diminué, montrant que la solidité financière du groupe est de retour. Par ailleurs, ce bon ratio s’adapte à des circonstances actuelles, puisqu’en période de crise, la méfiance des créanciers s’accroit, on peut donc espérer que ce ratio fera progresser l’action Michelin à long terme.

La marge opérationnelle avant produits et charges non récurrents du groupe Michelin, marque également une bonne progression, puisque celle-ci passe de 4% à 9,8%. Cette marge opérationnelle est le pourcentage de bénéfice que génère l’entreprise par rapport à son chiffre d’affaires. S’approchant des 10%, celle-ci est plutôt bonne.

Comme une partie des bénéfices est reversée aux actionnaires en tant que dividendes et réalimente les fonds propres, cette croissance est signe d’augmentation de la valeur de l’action. Avec une forte diminution, le cash-flow libre de Michelin est devenu négatif. En effet, passant de 575 millions d’euros à -30 millions d’euros, cette diminution montre que l’entreprise a dû investir entre-temps, cela est surement dû à la réorganisation du groupe qui a eut lieu ces derniers temps, mais aussi au remboursement des dettes du groupe. Cette diminution apparait donc comme un bon choix.

Gouvernance :

La stratégie d’investissement du groupe Michelin se base sur les pneumatiques, destinés à la fois pour le grand public et à la fois pour les chantiers, l’agriculture et l’aviation. Le groupe Michelin investit à l’international, surtout en Asie, continent en pleine croissance, où la crise a moins d’impact. Les derniers détachements de dividendes se sont fixés au 7 mai 2010 et s’élevèrent à 1 euro par action.

Conclusion :

Compte tenu des résultats de Michelin qui s’avèrent relativement bons et au-dessus des attentes, la tendance devrait être haussière à court et moyen terme. Cependant, à long terme, nous pensons qu’une stabilité sera au rendez-vous. Effectivement, l’augmentation des prix, et la diminution de l’aide des pouvoirs publics risquent de diminuer la demande. En termes de chiffre d’affaires, les résultats du second semestre ne seront donc surement pas aussi bons que le premier.

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