Analyse Total

Quatrième Groupe pétrolier intégré international coté dans le monde, acteur majeur de la Chimie, Total exerce ses activités dans plus de 130 pays, et compte 96 400 collaborateurs. Le Chiffre d’Affaires, hors activités cédées, se repartit dans plusieurs secteurs. Le raffinage et distribution contribuent à 75,1% de ce chiffre. Dans ce domaine se trouve surtout l’exploitation, à fin 2006, de 27 raffineries et de 16 534 stations-service dans le monde. Total assure également des activités de négoce et de transport maritime de pétrole brut et de produits pétroliers. L’exploitation et la production d’hydrocarbures représentent 12,4% des ventes avec 2,39 millions de barils produits par jour en 2007. Ce chiffre est répartit entre l’Europe (28,2%), l’Afrique (33,7%), le Moyen Orient (16,3%), l’Asie (10,5%) et l’Amériques (10,5%). D’ailleurs, Total développe aussi des activités de transport, de stockage de gaz naturel, de génération d’électricité (à partir de centrales à gaz à cycle combiné et d’énergies renouvelables), de vente de gaz naturel, d’électricité, de gaz naturel liquéfié, de gaz de pétrole liquéfié et de charbon. La chimie amène 12,5% des ventes avec la chimie de base (63,4% du CA ; oléfines, aromatiques, polyéthylènes, fertilisants, etc.) et la chimie de spécialités (36,6% ; caoutchouc, résines, adhésifs, etc.). Le quart du chiffre d’affaires du groupe est réalisé en France.

INFORMATION FINANCIERE

Total a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au troisième trimestre, le groupe a réalisé un résultat net ajusté de 4,070 milliards d’euros, en hausse de 35%. Le groupe indique que, au 3e trimestre, le prix moyen du brent a atteint 115,1 dollars le baril, en hausse de 54% et en baisse de 5% par rapport au 2e trimestre. Le résultat net par groupe affiche lui un repli de 2% à 3,05 milliards. Le résultat opérationnel ajusté des secteurs ressort en progression de 40% à 8,083 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de 48,849 milliards.
Fin septembre, le résultat net part du groupe a progressé de 19% à 11,4 milliards d’euros. Le résultat opérationnel a progressé de 40% à 8,1 milliards d’euros. Sur les 9 premiers mois, le résultat opérationnel a grimpé de 33% à 22,99 milliards d’euros.
La production d’hydrocarbures s’est établie à 2 231 milliers de barils équivalents pétrole par jour, en baisse de 5% et de 2,5% hors effets prix. La progression de la performance opérationnelle est à mettre au crédit des activités du groupe dans l’aval, l’indicateur des marges européennes de raffinage TRCV ayant atteint 45 dollars par tonne en moyenne sur le trimestre, en hausse de 88%. Les activités amont (exploration-production) ont pour leur part profité de la hausse de 54% du cours du baril sur un an, à 115,1 dollars en moyenne au 3e trimestre, tandis que les marges pétrochimiques « se sont rétablies en dépit de la baisse de la demande, bénéficiant de la baisse des prix du naphta sur le trimestre », a également souligné Total.

Le flux de trésorerie d’exploitation exprimé en dollars a progressé de 126% au 3e trimestre et le ratio dette nette sur fonds propres a été ramené à 15% au 30 septembre 2008 contre 25% au 30 juin et 24% un an plus tôt.
Le ROACE calculé sur la période allant du 1er juillet 2007 au 30 juin 2008 est de 25% pour le Groupe et de 29% aux bornes des secteurs d’activité. La rentabilité des fonds propres calculée sur cette même période s’établit à 30%.

DIVIDENDES

Le conseil d’administration du 9 septembre 2008 a décidé de fixer à 1,14 euros par action l’acompte sur dividende au titre de l’exercice 2008, en hausse de 14% par rapport à l’acompte versé en novembre 2007. Le détachement du dividende a eu lieu le 14 novembre 2008 et son paiement est intervenu le 19 novembre 2008. Le dividende de l’exercice 2007 était de 2,07 euros par action, en hausse de 11% par rapport à celui de l’exercice 2006.

OBJECTIFS ET PERSPECTIVES

La stratégie du Groupe, dont la mise en oeuvre s’appuie sur le déploiement d’un modèle de croissance durable conjuguant l’acceptabilité de ses opérations et un programme soutenu d’investissements rentables, a pour objectifs :
– la croissance de ses activités d’exploration et production d’hydrocarbures, et le renforcement de sa position mondiale parmi les leaders sur les marchés du gaz naturel et du GNL ;
– l’adaptation de son outil de raffinage à l’évolution des marchés et la consolidation de ses positions dans la distribution en Europe, tout en les accroissant sur les marchés du bassin méditerranéen, d’Afrique et d’Asie ;
– le développement de la pétrochimie, en particulier en Asie et au Moyen-Orient, tout en améliorant la compétitivité de ses opérations sur les marchés matures ;
– la poursuite d’efforts de recherche et développement intensifs pour développer des sources d’énergies « propres », contribuer à la modération de la demande en énergie et participer à la lutte contre le réchauffement climatique.
Au premier semestre 2008, la mise en oeuvre de l’ambitieux programme d’investissement s’est déroulée conformément aux prévisions. Total anticipe une production en croissance de 4% par an pour 2006/2010.
Les prochains mois devraient être marqués par la montée en puissance progressive des champs de Moho Bilondo au Congo et de Jura en mer du Nord britannique. La production du champ d’Al Jurf en Libye devrait redémarrer au quatrième trimestre. Le Groupe entend aussi poursuivre l’adaptation de son outil de raffinage et de pétrochimie aux nouveaux équilibres de marché, notamment pour améliorer l’efficacité énergétique de ses installations, pour contribuer à satisfaire la demande croissante en gazole et pour maîtriser ses excédents d’essence en Europe.
Il est clair qu’entre un pétrole à 147 dollars le baril, son record de juillet dernier, et un pétrole à 45 dollars le baril, non niveau actuel, la donne change! Le directeur général de Total, Christophe de Margerie, a estimé, dimanche 23 novembre, que la baisse du prix du pétrole allait « freiner » les investissements du secteur à moyen terme.
« Ca commence à devenir dangereux », a-t-il expliqué au sujet de la baisse des prix du pétrole, passés d’environ 150 dollars à 50 dollars en cinq mois. Selon lui, « les grands projets qui feront la confiance de demain ne passent pas avec un baril en dessous de 80-90 dollars » et « beaucoup de sociétés ne pourront plus investir ». Interrogé sur l’impact de la crise économique sur Total, il a évoqué des conséquences « à court terme » sur ses projets d’investissements et ses dépenses: d’après lui, Total doit plus que jamais « faire attention » s’il veut « garder sa capacité à investir ».
Les investisseurs continuent de s’interroger sur les répercussions des abaissements de production de l’Opep et sur l’état de la demande de pétrole. Le marché attend de voir si l’Opep peut se conformer à sa dernière baisse de production afin de correspondre à une demande en berne dans un monde en crise économique. Pour que l’action de l’Opep soit efficace, il faut combiner une véritable discipline des pays membres (sur le respect des quotas) et une amélioration de l’horizon économique.Tout le monde attend de voir si les plans de relance mis en place dans le monde vont avoir un impact. Le plus gros problème du pétrole, ce sont les perspectives économiques et si on commence à voir des nouvelles positives sur l’économie, on devrait voir un mouvement positif pour les prix du pétrole. Les analystes interrogés par l’agence Dow Jones Newswires s’attendent à une nouvelle hausse des stocks de brut pour la semaine terminée le 19 décembre, de l’ordre de 200.000 barils, ainsi qu’à une progression aussi des réserves d’essence (+1 million de barils).

RECOMMANDATION

Total bénéficie d’une structure financière solide et son  » modèle  » opérationnel et financier offre de la visibilité aux investisseurs. De plus les actionnaires sont bien traités par le groupe tant en termes de dividendes que de rachats d’actions. Cependant par rapport aux trois plus importantes sociétés du secteur Exxon, BP, Royal Dutch, la société souffre d’un manque de taille et de diversification géographique.
Comme ces dernières Total est sensible à l’évolution à moyen terme du prix du baril de pétrole et du gaz. En effet, d’une manière générale, les perspectives du secteur pétrolier, tant en amont (exploration et production) qu’en aval (raffinage et distribution), dépendent de l’évolution du cours moyen du pétrole brut. Les tensions géopolitiques susceptibles d’entraîner des perturbations de la production, ou encore le niveau des réserves stratégiques détenues par les pays consommateurs sont à surveiller.
A l’opposer Total est la seule major à publier ses comptes en euros et le groupe est donc aussi sensible au variation du cour du dollar, lequel est la devise de facturation sur le marché du pétrole.
Sur le cour terme les variations du dollar et du prix du pétrole vont affecter le titre sûrement négativement. Cependant avec la montée en puissance des pays émergents et la reprise économique qui pourrait reprendre vers 2009/2010 la demande de pétrole va probablement remonter à des niveaux plus haut. Ainsi vu la tendance baissière du moment, le titre semble être à un niveau intéressant pour se positionner sur le long terme horizon 2010. De plus Total va rester attirant au vu de sa politique de distribution du dividende. Il faudra tout de même surveiller sa politique d’investissement qui est à l’origine des cash flow futures, surtout dans l’industrie pétrolière où l’exploration et le développement d’un champ pétrolier fait face à de nombreuses incertitudes liées aux rendements et aux coûts tout au long du cycle de vie du projet.

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